Jany Leroy Le 10/02/2015
Lorsque j’ai jeté un Å“il distrait sur la une de L’Obs, j’ai cru à un gag.
Lorsque j’ai jeté un Å“il distrait sur la une de L’Obs, j’ai cru à un gag.
Plus ou moins consciemment, j’ai assimilé la photo du magazine à une parodie inspirée de Tanguy, le film d’Étienne Chatiliez.
Puis, croisant à nouveau la photo et prenant la peine de lire son titre, je découvrais avec effroi qu’il ne s’agissait en rien d’une plaisanterie ou de je ne sais quelle caricature.
Le personnage était bel et bien réel.
« La jeune garde du président », précisait le magazine.
Jeune…
Excepté la date de naissance de ce Jean-Jacques Barbéris qui tendrait à prouver qu’il a 35 ans, il s’avère assez complexe de déceler la moindre trace de jeunesse dans la posture, l’expression et l’accoutrement du conseiller.
De loin, comme de près, la poupée cravatée qui boutonne sa veste négligemment pour bien montrer qu’il n’est quand même pas tout à fait mort semble sans âge.
Teint blafard, regard éteint, costume neutre… Où peut-on se procurer ce genre d’article ?
Dans quelle obscure galerie d’art contemporain François Hollande a-t-il dégoté pareil numéro ?
Est-ce un être génétiquement modifié ou bien s’agit-il d’une simple apparence, d’un avatar, une figurine en carton tenue par un châssis en bois qu’on a déplié devant le photographe de L’Obs ?
Dans la collection printemps-été des nouveaux conseillers de l’indécis Élyséen, le clou du défilé est assuré par ce personnage.
Les autres modèles restent dans une ligne classique « jeune-winner-merci-papa » qui fait le bonheur des Catherine Deneuve de service lors des cocktails d’inauguration.
Les quelques chroniqueurs fayots officiels n’en reviennent pas de tant de jeunesse.
Tant de modernité, de bons petits gars connectés – car c’est bien connu, seuls les jeunes maîtrisent Internet –, tant d’avenir, de costumes-cravates, tout ces ENA na na nère, mon Dieu comme c’est beau…
Ne sachant à quels saints se vouer, le scotché au 11 janvier tente le conseiller moins de quarante ans comme on essaie une tenue de Dark Vador
. Déguisement de circonstance.
Pour le Tanguy qui habite dans les beaux quartiers juste à côté, c’est l’aubaine.
De la fenêtre du premier, il peut faire coucou à ses parents, leur faire comprendre par signe vers quelle heure il rentrera, demander ce qu’on mange…
Eux n’en peuvent plus, bien entendu…
S’il pouvait dormir à l’Élysée, y passer week-ends et grandes vacances, ils n’y verraient aucun inconvénient.
Chez les « twitterisés » et les connectés, le cliché de la fine équipe passe mal.
La pose façon « Mad Men vous-allez-voir-ce-que-vous-allez- voir » est gaussée.
On se marre !
Parmi ces nouveaux jeunes conseillers immortalisés par le magazine, celui chargé de la communication…
Qui commence par rater la gestion de sa propre image.
Après Tanguy, voilà Rantanplan.
Une ambiance se dessine.
Plus ou moins consciemment, j’ai assimilé la photo du magazine à une parodie inspirée de Tanguy, le film d’Étienne Chatiliez.
Puis, croisant à nouveau la photo et prenant la peine de lire son titre, je découvrais avec effroi qu’il ne s’agissait en rien d’une plaisanterie ou de je ne sais quelle caricature.
Le personnage était bel et bien réel.
« La jeune garde du président », précisait le magazine.
Jeune…
Excepté la date de naissance de ce Jean-Jacques Barbéris qui tendrait à prouver qu’il a 35 ans, il s’avère assez complexe de déceler la moindre trace de jeunesse dans la posture, l’expression et l’accoutrement du conseiller.
De loin, comme de près, la poupée cravatée qui boutonne sa veste négligemment pour bien montrer qu’il n’est quand même pas tout à fait mort semble sans âge.
Teint blafard, regard éteint, costume neutre… Où peut-on se procurer ce genre d’article ?
Dans quelle obscure galerie d’art contemporain François Hollande a-t-il dégoté pareil numéro ?
Est-ce un être génétiquement modifié ou bien s’agit-il d’une simple apparence, d’un avatar, une figurine en carton tenue par un châssis en bois qu’on a déplié devant le photographe de L’Obs ?
Dans la collection printemps-été des nouveaux conseillers de l’indécis Élyséen, le clou du défilé est assuré par ce personnage.
Les autres modèles restent dans une ligne classique « jeune-winner-merci-papa » qui fait le bonheur des Catherine Deneuve de service lors des cocktails d’inauguration.
Les quelques chroniqueurs fayots officiels n’en reviennent pas de tant de jeunesse.
Tant de modernité, de bons petits gars connectés – car c’est bien connu, seuls les jeunes maîtrisent Internet –, tant d’avenir, de costumes-cravates, tout ces ENA na na nère, mon Dieu comme c’est beau…
Ne sachant à quels saints se vouer, le scotché au 11 janvier tente le conseiller moins de quarante ans comme on essaie une tenue de Dark Vador
. Déguisement de circonstance.
Pour le Tanguy qui habite dans les beaux quartiers juste à côté, c’est l’aubaine.
De la fenêtre du premier, il peut faire coucou à ses parents, leur faire comprendre par signe vers quelle heure il rentrera, demander ce qu’on mange…
Eux n’en peuvent plus, bien entendu…
S’il pouvait dormir à l’Élysée, y passer week-ends et grandes vacances, ils n’y verraient aucun inconvénient.
Chez les « twitterisés » et les connectés, le cliché de la fine équipe passe mal.
La pose façon « Mad Men vous-allez-voir-ce-que-vous-allez- voir » est gaussée.
On se marre !
Parmi ces nouveaux jeunes conseillers immortalisés par le magazine, celui chargé de la communication…
Qui commence par rater la gestion de sa propre image.
Après Tanguy, voilà Rantanplan.
Une ambiance se dessine.
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